Lettre envoyé à Maïtre Hassen Guallati par Bourguiba : 1942

Le 1er février 1942

 

Lettre envoyé à Maïtre Hassen Guallati par Bourguiba déporté depuis le 27 mai 1940 à Fort Saint Nicholas.

 

«…Vous savez par parfaitement que nous sommes plus que jamais convaincus de la justice de notre cause, et nouvellement déposés à servir quelque soit de notre idéal de notre passé… Nos tenons à notre dignité et à l’honneur e notre mouvement bien plus qu’à notre libérations !…

De fait, aucun français n’a osé jusqu’ici nous dénier le droit de réclamer à la France une orientation publique dans le sens d’une associations effective du peuple tunisien dans la gestion de la chose publique en vue de mettre un terme aux abus flagrants d’une bureaucratie anonyme et toute puissante…

Nous comptons sur le temps d’ailleurs, ce grand justinien, sur les événements aussi, qui finiront tôt ou tard pour révéler l’inanité des accusations stupides sur les quelles on veut nous accabler. Ainsi la guerre elle-même, et elle nous a valu tant de ruines et de deuils, a révélé l’absurdité de la veille accusation de collusion avec l’Italie…

Et bien, la France a été vaincue, mais notre sort n’as pas été amélioré pour autant, comme il eut été logique de le supposer, si nous avons parti liée avec Rome ou Berlin…

Si nous devons sortir de prison, nous voulons sortir pour leur grande portail, loin de toute équivoque de toute compromission, en vertu d’une décision de la France et de la France seule, décision qui serait l’acte de justice, même mesure de séparation et pourquoi pas ? Le prélude d’une politique d’entente et de compréhension dont nous n’avons jamais perdue espoir…

 

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